Romain & Titouan, deuxième à Cowes

Romain et son fils Titouan (17 ans) terminent deuxième de leur 1ère course en double sur le trimaran de l’économie circulaire. Dimanche 17h20, dans un vent de 18-20 nœuds, le duo s’élançait sur la course reliant La Trinité-sur-Mer à Cowes, avalant ensuite 350 milles nautiques en 1j 5h 2min. À l’arrivée, le tandem de USE IT AGAIN a eu la visite d’Ellen MacArthur, qui avait fait construire ce trimaran de légende, il y a 20 ans.

Le récit des marins :

Titouan Pilliard : « C’était ma 1ère course au large, j’étais super heureux de participer à cette course, en double, et sur un trimaran ultime, c’est exceptionnel quand même… Je suis parti en confiance, je connaissais déjà bien le trimaran et la navigation en double avec mon père depuis que nous avions navigué ensemble de Cape Town à La Trinité. Cette fois-ci, le fait que ce soit en course, ça mettait un peu plus de pression, mais pas vraiment de stress.

Au départ, on était hyper concentrés, car on avait beaucoup de manœuvres et de bords à tirer, au milieu de la flotte de bateaux partis sur des départs organisés quelques minutes avant le nôtre. Rapidement, lancés à plus de 20 nœuds, on a réussi à rattraper 90 bateaux. Le passage a été serré pour sortir de la baie de Quiberon, mais c’était génial, il y a pas mal d’adrénaline à ce moment-là. Seul un bateau était encore devant nous, un monocoque de course de 30 mètres avec 15 équipiers à bord, et avec un design prévu pour remonter au vent à une allure de prés, pas vraiment le cas d’un multicoque comme le nôtre. Longer la Bretagne au près avec 20 nœuds de vent a été assez fatiguant, et globalement on a eu un rythme hyper soutenu pendant toute la course. On n’a à peine dormi, quelques siestes seulement, car on a fait beaucoup de changements de voiles et de manœuvres. Sur ce bateau, à deux, ce sont toujours des efforts intenses et assez longs. Le vent est monté jusqu’à 35 nœuds en manche, et on a navigué à minimum 20 nœuds de vitesse, avec des pointes à plus de 30 nœuds entre la Bretagne et l’Angleterre. Dans ce cas, on est tout le temps sur le pont, hyper vigilants. D’ailleurs, lors d’un surf à 30 nœuds, certainement suite à un choc,  un safran s’est relevé. Il y avait quand même 3 mètres de creux, et 30-35 noeuds de vent, c’était impressionnant, mais ça s’est bien passé. Ensuite l’arrivée à la tombée de la nuit dans le Solent était magique, les falaises de l’île de Wight impressionnantes, et nous qui enchaînons les empannages à plus de 20 nœuds, c’était top !

Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise sur toutes les manœuvres, et notamment lorsqu’il y a beaucoup de vent, et je commence vraiment à connaître en détails ce bateau. Je me sens super à l’aise dessus. Je commence à bien connaître mon père en navigation aussi… et vraiment on s’entend super bien, l’ambiance était top à bord. On s’est régalés !  »

Romain Pilliard : « On a fait une belle course, la première du bateau depuis le chantier d’hiver et la 1ère course au large de Titouan. On a été donc été très concentrés depuis le départ et jusqu’à l’arrivée. C’était super agréable de naviguer avec Titouan qui a pris de l’assurance sur le bateau depuis notre longue navigation ensemble l’an dernier. J’ai navigué vraiment en confiance avec lui. On a partagé beaucoup de plaisir je crois lui et moi sur ce bateau. Dans des moments forts, lors de passages magnifiques, notamment le long de la Bretagne mais aussi dans des conditions parfois difficiles de vent et de mer en Manche. »

Titouan est toujours positif, parfois un peu fougueux, « faut que ça bombarde » comme il dit, mais c’est normal vu son âge, et son caractère compétiteur exacerbé. Mais même si nous n’étions pas sur un Tour du Monde, je suis là aussi pour lui apprendre à reconnaitre les limites du bateau et à préserver le matériel. Il a encore à apprendre avant de se lancer en solitaire, mais il est doué, passionné et dur au mal. Je pense que ce genre de navigations en double me permet de lui transmettre de l’expérience et de le faire progresser rapidement. Nous aborderons la prochaine course « Cowes – Dinard » demain vendredi dans le même état d’esprit, de plaisir, de dépassement de soi, et de transmission. Nous avons hâte d’être au départ de cette course historique. »

Bilan plus que positif pour le duo père-fils qui s’élancera sur le trimaran USE IT AGAIN au départ de la régate du RORC « Cowes – Dinard » vendredi à 15h.