Réactions à l’arrivée

 

Romain Pilliard – accueilli par sa famille et son équipe sur le ponton du Memorial Act à Pointe-à-Pitre –  affiche bonheur et satisfaction, avale son ti-punch d’accueil d’une traite et raconte. 

Émotion
 » Je suis très heureux d’être à l’arrivée de ma deuxième Route du Rhum-Destination Guadeloupe et d’avoir traversé l’Atlantique en presque une semaine de moins qu’en 2018 ! J’ai vécu cette édition bien mieux que la première car je connais le bateau par cœur après le Tour du Monde. Je ne pouvais pas manquer ce rendez-vous qui n’a lieu que tous les 4 ans, mais cela fait une année très dense. »

Détermination
 » Comme beaucoup, j’ai eu mon lot de galères, l’arrêt à Roscoff a été brutal mais avec l’équipe, nous avons tout de suite rebondi. Ensuite, je suis parti dans une course différente. J’étais un peu le petit poucet des Ultim : le plus petit et le plus vieux bateau, sans foils. Je ne fais pas forcément la même course que les autres mais j’ai à cœur de naviguer proprement, de faire du mieux possible et de naviguer contre d’autres bateaux d’autres classes, ce qui est tout l’intérêt de la Route du Rhum. Mon grand jeu a été de voir combien de bateaux j’allais pouvoir rattraper, et j’ai fait une grosse remontada. Je crois que je suis à 79 bateaux remontés sur toute la flotte. J’ai donné tout ce que je pouvais malgré les petites galères. Je suis content parce que je me battais beaucoup avec les Rhum Multi que j’ai réussi à tous remonter sauf un qui malheureusement a chaviré il y a deux jours, quelqu’un que j’aime beaucoup et qui a fait une course magistrale. Gilles Buekenhout (Jess) aurait dû arriver là devant moi, dans la nuit. Je suis très peiné pour lui. Il est aussi armateur comme moi, son bateau lui appartient, cela change la donne sur la prise de risque et sur la gestion d’une course comme celle-ci, surtout avec les conditions météo difficiles que nous avons eues. »

La course au large autrement
« J’ai eu des conditions de mer très mauvaises dans les passages de fronts,  ensuite dans les alizés, j’ai parfois frôlé la correctionnelle dans des grains extrêmement violents à plus de 45 nœuds mais j’ai toujours eu confiance, je me sens en sécurité sur Use It Again by Extia. Je suis toujours aussi fier de partager de nouveaux défis avec ce vieux bateau légendaire. Je suis heureux également du travail que nous avons réalisé avec l’équipe pour le remettre en marche après un éprouvant Tour du Monde. Le temps nous était compté avant la Route du Rhum, ce n’est pas toujours simple de faire un chantier avec du matériel d’occasion ou reconditionné. Cela prend du temps, de l’énergie mais ça vaut le coup. Chaque pièce, chaque voile a déjà une histoire et je n’imagine plus la navigation autrement. C’est incroyable tout ce que nous avons réalisé ces dernières années pour démontrer par l’exemple que l’économie circulaire était une solution pour préserver les ressources de notre planète et moins consommer. »

La suite
 » Des projets, j’en ai toujours plein la tête ! Je vais commencer par rester sur la terre ferme quelques semaines pour profiter de ma famille et retrouver une vie « normale » à la maison. C’est nécessaire pour travailler sur la suite du projet Use It Again by Extia. Et à plus long terme, mon objectif est de revenir sur la Route du Rhum dans 4 ans pour améliorer mon temps sur l’épreuve : 10 jours ? 12 jours ? »