Passage d’une dorsale

À mi-course, le trimaran Use It Again by Extia skippé par Romain Pilliard progresse à 8 noeuds dans le Sud-Ouest de Madère. Depuis le départ, le trimaran de l’économie circulaire, comme une grande partie de la flotte, a connu des conditions météo particulièrement difficiles. Encore loin de la douceur antillaise, tandis que les premiers sont déjà arrivés à Pointe-à-Pitre, Romain mesure la chance qu’il a d’être encore en course avec un bateau en bon état. Dans quelques heures, Use It Again by Extia glissera dans les alizés pour une arrivée prévue en milieu de semaine prochaine.

Un dernier péage avant l’alizé
Des passages de front successifs, des vagues de 4 à 5 mètres, un bateau qui se lève et s’écrase dans chaque vague, le vent qui siffle en rafale parfois à 40 noeuds dans les voiles de Use It Again by Extia, les premiers jours de course se sont passés en mode survie !  » J’ai fait le dos rond mais je me suis toujours senti en sécurité sur le bateau. J’ai vraiment un problème avec le mal de mer dans ces conditions, ce n’est pas évident à gérer, cela prends beaucoup d’énergie, tout demande un effort dans ces moments-là « , raconte celui qui a pris son premier vrai repas hier.  » Il y a un côté animal dans ce que nous vivons. J’ai enlevé mes bottes pour la première fois cette nuit. Je suis scrupuleusement les routages que me donnent Christian Dumard, mon routeur et météorologue. J’ai encore une dorsale à traverser, il y a très peu de vent. Dans ces conditions, on ne s’en rend peut être pas compte à terre mais je dors encore moins, car je suis à l’affut du moindre nuage, de la moindre risée pour faire avancer le bateau. » D’ici les prochaines 24 heures, le vent va se renforcer au portant et ce sera enfin l’autoroute des alizés pour le skipper de Use It Again by Extia.

 

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