The story by Titouan

«C’était ma 1ère course au large, j’étais super heureux de participer à cette course, en double, et sur un trimaran ultime, c’est exceptionnel quand même… Je suis parti en confiance, je connaissais déja bien le trimaran et la navigation en double avec mon père depuis que nous avions navigué ensemble de Cape Town à La Trinité. Cette fois-ci, le fait que ce soit en course, ça mettait un peu plus de pression, mais pas vraiment de stress.

Au départ, on était hyper concentrés, car on avait beaucoup de manœuvres et de bords à tirer, au milieu de la flotte de bateaux partis sur des départs organisés quelques minutes avant le nôtre. Rapidement, lancés à plus de 20 nœuds, on a réussi à rattraper 90 bateaux. Le passage a été serré pour sortir de la baie de Quiberon, mais c’était génial, il y a pas mal d’adrénaline à ce moment-là. Seul un bateau était encore devant nous, un monocoque de course de 30 mètres avec 15 équipiers à bord, et avec un design prévu pour remonter au vent à une allure de prés, pas vraiment le cas d’un multicoque comme le nôtre. Longer la Bretagne au près avec 20 nœuds de vent a été assez fatiguant, et globalement on a eu un rythme hyper soutenu pendant toute la course. On n’a à peine dormi, quelques siestes seulement, car on a fait beaucoup de changements de voiles et de manœuvres. Sur ce bateau, à deux, ce sont toujours des efforts intenses et assez longs. Le vent est monté jusqu’à 35 nœuds en manche, et on a navigué à minimum 20 nœuds de vitesse, avec des pointes à plus de 30 nœuds entre la Bretagne et l’Angleterre. Dans ce cas, on est tout le temps sur le pont, hyper vigilants. D’ailleurs, lors d’un surf à 30 nœuds, certainement suite à un choc, un safran s’est relevé. Il y avait quand même 3 mètres de creux, et 30-35 noeuds de vent, c’était impressionnant, mais ça s’est bien passé. Ensuite l’arrivée à la tombée de la nuit dans le Solent était magique, les falaises de l’ile de Wight impressionnantes, et nous qui enchaînions les empannages à plus de 20 nœuds, c’était top !

Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise sur toutes les manœuvres, et notamment lorsqu’il y a beaucoup de vent, et je commence vraiment à connaitre en détails ce bateau. Je me sens super à l’aise dessus. Je commence à bien connaitre mon père en navigation aussi… et vraiment on s’entend super bien, l’ambiance était top à bord. On s’est régalés !  »

📷 Matt Ashwell USE IT AGAIN